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Comment lutter contre les fake news ?

  • Photo du rédacteur: Joris Wagner
    Joris Wagner
  • 20 mars 2019
  • 4 min de lecture


Définition et origine de l’expression fake news, rapport aux réseaux sociaux et moyens de lutte. Freddy Roy, consultant associé chez Entregent a, l’été dernier, bataillé avec succès contre une fake news aux Sables d’Olonne. Retour d’expérience en prenant un peu de distance…


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La dernière en date visait Emmanuel Macron et « sa bouteille de vin à 2.000 euros ». Les fake news, - qui sont des informations données dans le but de manipuler ou de tromper un auditoire -, nécessitent une méthodologie adaptée pour en venir à bout. Elles émanent d'un ou plusieurs individus, que ce soit via les vieux médias ou via les réseaux sociaux.

Toutefois, elles n'ont pas la même dangerosité. Il convient, en effet, de distinguer les fake news et les théories conspirationnistes à l’instar de celle qui a suivie l'attentat de Strasbourg. Du reste, souvent, après un attentat, une partie de la population véhicule des théories empreintes du plus grand délire (1).


Donald Trump, inventeur de l’expression fake news ?

Le phénomène des fake news est séculaire (2) même s’il est vrai que c’est Donald Trump qui a lancé cette expression et qui en a surtout fait un outil de communication à l’encontre des médias et de sa rivale démocrate. Fake news a même a été déclarée expression de l’année par le dictionnaire anglais Collins et par l’Americain Dialect Society.


Pourquoi un tel développement ?

La question du développement du phénomène intrigue. Les chercheurs en sciences de l’information y trouvent plusieurs raisons principales. L’esprit post-démocratique s’est vidé et « les fake news peuvent ainsi briller comme les étoiles éteintes de la démocratie » (3). Ensuite, la presse écrite a perdu des lecteurs, des annonces publicitaires et même de l’intérêt. Des journaux prospères et capables de bien payer leurs journalistes constituaient un bon moyen de lutte. Cependant, à l’origine c'est bien l'apparition de la presse écrite qui permettra à ce procédé de se répandre.


Les réseaux sociaux formidables vecteurs de fake news

Les articles de fake news emploient souvent des titres accrocheurs ou des informations entièrement fabriquées en vue d'augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne. Le problème ? Trois milliards d’internautes se rendent sur les réseaux, soit 40 % de la population mondiale dont un milliard sur Facebook ! Pas surprenant qu’à l’arrivée de fausses informations circulant via Facebook, au sein du mouvement des Gilets jaunes, ont été vues plus de 100 millions de fois (4).


Que faire ?

Les réseaux sociaux concentrent une formidable capacité financière, une véritable capacité à innover et bénéficient des données personnelles de chacun d’entre nous. Ils ont aussi accès à la sphère publique et politique. Solution ? Il faut que l’Europe se mobilise plus efficacement, même si elle est en avance par rapport à l'Amérique et la Chine (5). Et voici comment :


- Exploiter les failles qui apparaissent avec les fake news venant de sources anonymes et la crainte grandissante de savoir ce qu'il advient des données ;

- Exiger qu’à chaque adresse corresponde une personne identifiée. Cela permettant de tracer les fake news plus efficacement ;

- Éduquer les citoyens, des très jeunes qu’aux seniors ;

- Améliorer la gouvernance de l’internet et le coordonner au niveau international ;

- Censurer les profils auteurs de fakes news.


Quels réflexes des internautes ?

Reste les réflexes que devraient avoir celles et ceux qui parcourent les réseaux sociaux :


- Rechercher la source du post ou du tweet : la Préfecture, la Police, la Gendarmerie, un grand média ou un illustre inconnu ?

- Analyser les photos, les images, rechercher la concordance des noms, des lieux, des horaires, la précision des détails ;

- Réfléchir avant de commenter, de liker et surtout de partager ;

- Téléphoner au besoin à la Police, à la Gendarmerie, à la Mairie si vraiment la nouvelle vous « turlupine » (6) ;

- Commenter sur le compte de l'auteur de la fake news ou faire commenter par un tiers;

- S’attacher la collaboration de la presse ;

- Sortir de l’expérience avec habileté et dignité (si vous-même en êtes victime).


Pour autant, il convient de reconnaître que la législation actuelle et la législation future seront difficiles à faire respecter. La mobilisation doit être générale, notamment celle des journalistes et des dirigeants politiques. Il faut aussi, et cela semble plus délicat, se prémunir des fake news conçues et discrètement éditées par les États pour en déstabiliser certains autres !



(1) Plus le niveau d'études est faible, plus les sondés croient à des complots (étude de l'Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et l'Observatoire Conspiracy Watch, publiée mercredi 6 février 2019)

(2) Cité dans L'Art de la guerre du général chinois Sun Tzu, aux alentours du vie siècle av. J.-C (1). Durant la Renaissance, l'écrivain italien Pierre l'Arétin tenta de manipuler l’élection pontificale de 1522 par des textes diffamant les candidats concurrents du favori des Médicis

(3) L’ère du clash - La suite du storytelling, Christian Salmon, Paris, Fayard, 2019

(4) Selon une étude publiée mercredi 13 mars par l’ONG Avaaz.

(5) En France, Loi Macron, en Allemagne l’on oblige les plateformes à enlever les fake news et en Italie il est possible de les dénoncer sur le site de la Police

(6) De son côté, Facebook s'est récemment engagé à travailler "24 heures sur 24 pour retirer les contenus en infraction".


Crédit photo : Shutterstock

 
 
 

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